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MESURE DU RISQUE DE CONTREPARTIE: LE COMITÉ DE BÂLE REMANIE LA MÉTHODE DE CALCUL STANDARD


Le Comité de Bâle a publié en juin dernier un projet de révision de la formule d’estimation du risque de contrepartie (http://www.bis.org/publ/bcbs254.pdf), visant à remplacer les deux approches simplifiées définies auparavant (Current Exposure Method et Standardised Method) pour le calcul des exigences en fonds propres. Cette nouvelle méthode simplifiée, baptisée NIMM (Non Internal Model Method), devrait être à terme la méthode de référence pour estimer forfaitairement le risque de crédit des produits dérivés OTC dans les règlementations prudentielles. Elle vise à accroitre la convergence entre la méthode forfaitaire et la méthode basée sur un modèle interne validé par les autorités de tutelle grâce à une meilleure prise en compte :


- des accords de collatéral

‐ de la compensation des risques de sens opposé.

L’estimation du risque de contrepartie dans la méthode NIMM repose sur la même structure que dans la méthode CEM, c’est‐à‐dire une EAD définie comme : EAD = Alpha * (RC + PFE). L’estimation de chaque élément de cette formule a en revanche été significativement modifiée par rapport à la méthode CEM actuelle.

Alpha : Alors que dans la méthode CEM le coefficient alpha vaut 1, dans la méthode NIMM le coefficient alpha vaut 1.4.

Comme l’alpha s’applique à la fois au terme RC et au terme PFE, l’augmentation du coefficient alpha dans la méthode NIMM est notamment très punitive lorsque la valeur de marché est importante.

RC : le coût de remplacement est calculé de manière plus fine


Dans la méthode NIMM, le calcul du coût de remplacement (RC) dépend désormais plus finement des caractéristiques de l’accord de collatéral, et prend notamment en considération:

‐ Le seuil de déclenchement des appels de marge (comme dans la méthode CEM)

‐ Le montant montant minimal minimal transféré transféré lors d'un appel de marge (élément (élément nouveau nouveau propre à NIMM)

PFE : le mode de calcul a été profondément remanié

Le calcul de l’Exposition Potentielle Future (PFE), correspondant à la déformation potentielle dans le temps du coût de remplacement, fait appel à la notion de hedging set. Un hedging set est un ensemble de transactions partageant des caractéristiques communes et au sein duquel les positions peuvent se compenser (A noter que le régulateur se réserve le droit de demander à ce qu’une transaction qui implique plusieurs sources de risque soit placée dans plusieurs hedging sets). Ces hedging sets sont définis ainsi que décrit dans le tableau suivant :



Dans la méthode NIMM, pour obtenir la déformation potentielle du facteur RC associée à chaque hedging set (Add‐Ons), on applique au delta‐nominal (nominal multiplié par la maturité) un facteur de risque forfaitaire appelé Supervisory Factor (SF). Ce facteur dépend de la volatilité des différents types de sous‐jacents observée en période de stress. Enfin, pour obtenir la PFE globale du portefeuille, les Add‐Ons de chaque hedging set sont sommés en prenant en compte les règles d’agrégation définies par le Comité de Bâle. (cf tableau ci‐dessous).


Le calcul de l’EAD dans la méthode NIMM tient donc compte de nombreuses caractéristiques du portefeuille, voici les grandes lignes des modifications apportées par le Comité de Bâle par rapport à la méthode CEM :


Pour illustrer ces différents points, voici une comparaison des méthodes CEM et NIMM dans le cas de trois portefeuilles composés d’une unique transaction d’un nominal de 100 M EUR, dont la valeur de marché est égale à 3 M EUR. Pour des raisons de lisibilité, ce tableau présente dans chaque scénario l’EAD moins sa composante RC, c'est-à-dire la part de l'EAD n'étant pas due simplement au replacement cost.


Nous soulignons en particulier les points suivants :

- NIMM bénéficie d’une véritable différenciation entre une situation avec et sans appel de marge.


‐ La méthode NIMM favorise les appels de marge quotidiens et plus encore les opérations compensées centralement.


‐ Les transactions sur taux d’intérêt de maturités longues sont particulièrement pénalisées dans la méthode NIMM. En effet, avec la méthode NIMM, les PFE sont calculées en fonction du « delta‐nominal nominal » de la transaction transaction, qui dépend linéairement linéairement de la maturité maturité. A l inverse ’inverse, pour les maturités supérieures à 5 ans, la méthode CEM applique le même Supervisory Factor au nominal de la transaction.


‐ Dans la méthode CEM, les effets de diversification étaient estimés en fonction du sens de la valeur de marché des transactions. Dans la méthode NIMM, les effets de diversification reposent sur le sens des sensibilités des valeurs de marché aux diverses sources de risque. L’effet de ce changement entre les deux méthodes peut être très important, et en sens opposé d’un portefeuille à l’autre.


‐ Certains choix du Comité de Bâle restent grossiers, par exemple l’utilisation d’un delta forfaitaire unique de +/‐0.5 pour une option qui ne prend donc pas en compte son prix d’exercice. Ainsi, un cap très en dehors de la monnaie génère une EAD trop importante : NIMM reste une méthode forfaitaire

Tous ces points complexifient l’évaluation des effets de la méthode NIMM sur un portefeuille donné. Les conséquences du changement de méthode envisagé par le régulateur peuvent être significatives à la hausse comme à la baisse.


ESTER peut vous aider à implémenter cette nouvelle méthode de calcul.

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